Ma voiture fait du 220 volts

(article paru sur mon ancien blog Nébuleuses)

Plusieurs articles aujourd’hui sur le net traitent du mondial de l’automobile de Paris, et notamment de la voiture électrique. Faut-il y croire ?

Théoriquement un tel véhicule est peu polluant, et sa simplicité lui garantit une robustesse que n’aura jamais son équivalent thermique.

La Tesla Roadster, sexy mais pas vraiment innovante (crédits photo : Wikipedia)

Malheureusement, la voiture électrique a besoin d’une innovation qui n’existe pas encore : la batterie à très haute capacité. Actuellement les accumulateurs sont peu performants et lourds, ce qui augmente la quantité d’énergie nécessaire au déplacement.

Du coup l’autonomie est ridicule : 80 km à une vitesse modérée (pas plus de 90 km/h). Payer plus cher qu’une voiture à essence pour tomber en panne au bout d’une heure, voilà qui va refroidir les acheteurs potentiels.

Il existe pourtant un exemple de voiture électrique aux performances impressionnantes : la Tesla Roadster. Il s’agit en fait d’une voiture de sport convertie à l’électricité. Vitesse et autonomie sont au rendez-vous.

Où est le truc ? L’intégralité du volume de la carrosserie est consacrée aux batteries. Il n’y a que deux places et un coffre de la taille d’une boite à gant. Bien évidemment, si l’on vise le grand public, il importera de proposer quatre places et un espace bagage autre que symbolique.

Par ailleurs, la production électrique doit s’adapter. Outre le fait que les réseaux actuels ne pourraient pas générer la puissance nécessaire pour faire rouler toutes les automobiles, il se pose le problème de l’origine de l’énergie : hormis la France qui la tire du nucléaire, les autres pays européens emploient en majorité des centrales thermiques.

Il s’agit d’un moteur diesel entrainant un alternateur. Du coup, on ne ferait que déplacer la pollution : au lieu de sortir du pot d’échappement de la voiture, elle s’évacuerait par la cheminée de la centrale…

On peut aussi ajouter que le coût des batteries est encore très élevé, notamment celles basée sur le procédé Lithium-Ion. Mais une production en grande série permettrait certainement une baisse rapide, si tant est que les contraintes environnementales ne viennent le renchérir : les composants sont polluants et nécessitent la création d’une filière de recyclage. La location des accumulateurs pourrait être alors une solution.

Par conséquent, on peut douter fortement des projets de voiture électrique à moyen terme. Consommateurs comme gouvernements préféreront payer le pétrole plus cher et encourager l’usage de moteurs thermiques plus petits, que de construire en urgence un parc de centrales nucléaires, sachant qu’il faut déjà résoudre le problème de la production d’électricité à usage domestique.

Néanmoins l’évolution finira par se faire, étant donné que le pétrole, qu’on le veuille ou non, n’est pas inépuisable. Une étape est souvent citée, celle de la voiture hybride. Toyota a montré la voie avec la Prius, mais celle-ci est extrêmement complexe : deux moteurs, l’un thermique, l’autre électrique, se relaient pour réduire la consommation, ce qui suppose une gestion informatique très fine.

Plus simple serait à mon avis la voiture de type diesel électrique comme l’envisage General Motors avec la Volt. L’idée est que le moteur thermique ne sert qu’à recharger la batterie. Il n’est plus relié aux roues, ce qui permet de se passer de transmission et de boite de vitesse. Seuls un ou plusieurs moteurs électriques entrainent la voiture.

Elle est donc non seulement plus simple, mais aussi plus légère, ce qui se ressent sur son autonomie. En outre il est alors possible de faire tourner le moteur à son régime de meilleur rendement, ce qui permet de réduire encore plus la consommation.

En tout état de cause, il semble que ce soit finalement le cours du pétrole, plus que la technologie elle-même, qui déterminera ce que sera l’automobile de demain.


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