Gibraltar

Actuellement en vacances en Andalousie, j'ai fait hier un détour par Gibraltar. Un territoire britannique minuscule (7 km carrés et 30.000 habitants) sur lequel je pensais n'avoir pas grand-chose à voir. Au contraire, ce fut une journée dans une ambiance étonnante : l'Angleterre en version méditerranéenne.

Vue aérienne, où on distingue l'aéroport international, avec sa piste traversée par une route, à moins que ce ne soit l'inverse (crédits photo : Visit Gibraltar)

On accède à Gibraltar par la terre, soit en voiture, soit à pieds. Il y a un parking côté espagnol, juste devant la frontière. Pour traverser celle-ci, les contrôles sont faibles : il m'a suffit de montrer vaguement ma carte d'identité à une douanière distraite pour entrer. Mais la file d'attente est longue, et dans les deux sens.

L'entrée du fort

On peut aussi prendre l'avion : un aéroport international a été casé d'une façon étrange, avec une piste qu'on traverse comme à un passage à niveau.

Une rue animée de Gibraltar

Sur place, la densité de population est forte, d'autant qu'une grande partie de l'espace est occupée par l'énorme rocher (2 km de long, 750 mètres de large, 426 mètres de haut) qui donne son nom au territoire.

Une carte du territoire

Si la foule domine partout, la première impression est l'étrange mélange d'architecture espagnole et anglaise, ainsi que des détails inattendus sous un climat bien peu britannique (30 degrés à l'ombre ce jour-là), comme les fameuses cabines téléphoniques rouges.

Oui, ça existe encore

Le rocher lui-même n'est pas sans intérêt : un téléphérique permet de monter au sommet admirer la vue et saluer ses habitants, en l'occurence des singes d'une espèce menacée, les macaques de barbarie. Et à l'intérieur, on peut visiter une cavité préhistorique, la grotte de Saint Michel.

Le rocher, en haut duquel vit une bande de singes ; on distingue le téléphérique

La ville elle-même fourmille de boutiques très anglaises, autrement dit au style décalé. On trouve aussi quelques petits musées.

Une place avec ses restaurants

Les restaurants sont abordables : comptez 10 euros pour un plat et une boisson. Vous pouvez y manger des fish & chips sans la pluie.

Pas de doute, on est bien au Royaume-Uni

Question langue, on parle surtout anglais et espagnol, même si de nombreux touristes viennent de pays tiers.

Une vue de Main Street (oui, comme à Disneyland)

Gibraltar, c'est aussi des centaines de personnes qui viennent s'installer pour des raisons avouables (le climat ensoleillé toute l'année) ou moins (le statut de paradis fiscal). Pour elles, le gouvernement local a gagné de l'espace sur la mer et construit des immeubles d'habitation modernes qui tranchent avec la vieille ville. Au milieu, on trouve même un hypermarché Morrisons, format improbable dans un territoire où la place est comptée.

Le Gibraltar moderne : une zone urbanisée en expansion sur la mer

Sur place, la monnaie est la livre de Gibraltar, dont on aimerait se passer car elle n'a cours nulle part ailleurs. Mais j'ai dû me résoudre à en retirer dans un distributeur, à cause d'un parking dont la caisse automatique n'acceptait rien d'autre 😡. On peut aussi payer en livres sterling, et souvent en euros.

Reconstitution d'un ancien atelier de verrerie

Question histoire, le mot Gibraltar lui-même vient de l'arabe jabal al-tariq, "la montagne de Tarik", le général maure qui conquit la péninsule ibérique en 711.

La végétation est clairement méditerranéenne

Le Royaume-Uni a capturé Gibraltar en 1704 pour contrôler l'accès à la Méditerranée. L'Espagne a bien tenté plusieurs fois de le reprendre par la force, mais la flotte anglaise et l'incompétence de l'armée espagnole ont toujours fait échouer l'opération.

Un canon du vieux fort

Depuis lors, Madrid revendique toujours le rocher, mais sans espoir car les résidents ont bien compris qu'ils auraient tout à y perdre. Les humains en tout cas. Les singes, eux, s'en moquent 😁.

Humour anglais

Gibraltar, c'est une étape indispensable si vous êtes dans la région. Prévoyez une journée complète, notamment à cause des multiples files d'attente. Pour venir en avion, un passage par Londres est nécessaire faute de vols directs hors Grande-Bretagne. Et bonne nouvelle, la conduite se fait à droite, comme en France.


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